En marge du FIAD 2024 qui se tenait dernièrement au Maroc, Ghislain Moandza Mboma, directeur général de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI) du Gabon, a partagé son expertise sur les impacts économiques et redistributifs de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Il a souligné la nécessité pour l’Afrique de parler d’une seule voix sur cette initiative, malgré les différences d’intérêts entre les États, particulièrement sur des sujets délicats, où l’unanimité africaine peut être difficile à atteindre. Rappelant que l’économie est le moteur du progrès, et favorise un environnement propice à la mobilité des individus.
Pour lui, deux préalables sont essentiels à la bonne marche de la ZLECAF : la facilitation de la mobilité des populations africaines à travers les zones d’intégration régionale, visant à surmonter les obstacles liés aux formalités d’immigration, et la nécessité de développer des infrastructures pour faciliter le transport des matières premières, indispensable à la croissance des pays.
L’intégration des pays africains à la ZLECAF devra se faire progressivement en établissant des critères de transformation, afin d’assurer que les produits sont authentiquement africains, tout en tenant compte des disparités de développement entre les pays.
Dans un premier temps, la plateforme devra exploiter le vaste marché africain, qui compte des millions de consommateurs potentiels, avant de viser la compétition internationale.
« Nous invitons les investisseurs africains à saisir les opportunités d’investissement au Gabon et à explorer les possibilités de joint-venture avec les opérateurs économiques locaux », a déclaré Ghislain Moandza Mboma. Non sans rappeler que l’objectif de la ZLECAF est de permettre à l’Afrique de transformer et de valoriser ses matières premières continentales. Il a insisté sur la nécessité pour ce projet, aussi pertinent soit-il, de s’inscrire dans une perspective de long terme avec des fondements solides pour garantir sa viabilité.
La sortie du directeur général de l’ANPI a aussi été l’occasion de mettre en avant les avancées du gouvernement gabonais et son cadre favorable à l’investissement. Celui-ci est articulé autour de trois axes : la facilitation des investissements grâce à un guichet unique à l’ANPI permettant la formalisation des entreprises en 48 heures, des incitations fiscales pour optimiser le rendement des investissements (notamment l’exemption d’impôt sur les sociétés pour les nouvelles entreprises pendant deux années consécutives ), et des régimes spécifiques comme le code minier, les hydrocarbures, le secteur agricole, ainsi que les zones économiques spéciales offrant des avantages significatifs pour les exportateurs.
À l’initiative du fonds d’investissement panafricain Al Mada, actionnaire majoritaire du groupe Attijariwafa Bank, le Forum International Afrique Développement s’affirme comme un événement crucial à l’échelle du continent africain. En tant que plateforme de mise en relation des acteurs économiques, des investisseurs et des décideurs politiques, il joue un rôle catalyseur dans la concrétisation des opportunités économiques.